Contexte
Les grands événements tels que les pandémies, les catastrophes naturelles et les crises économiques ont un impact disproportionné sur les populations marginalisées. Les personnes qui consomment des drogues sont souvent marginalisées socialement et économiquement en raison de troubles liés à la consommation de substances, de troubles mentaux comorbides, de faibles revenus et de la stigmatisation sociale.
Objectifs
Cet examen visait à mieux comprendre les effets variés des grands événements passés sur les comportements à risque et les méfaits liés à la drogue chez les personnes en consommant, ainsi que sur la prestation des services de réduction des risques et de traitement de la toxicomanie. Forts de ces connaissances, les responsables de la santé publique et les prestataires de services seront mieux préparés à concevoir et à mettre en œuvre des réponses appropriées à la pandémie de COVID-19 et aux futures crises de santé publique.
Résultats
- Les grands événements conduisent généralement à des environnements de consommation de drogue plus risqués en perturbant les marchés de la drogue, ce qui, à son tour, affecte le prix, la pureté et la disponibilité de la drogue. À mesure que les consommateurs de drogues réagissent et s’adaptent à ces changements, le risque de méfaits peut augmenter.
- Si un grand événement donné entraîne la fermeture des services de réduction des méfaits, les gens peuvent être plus enclins à réutiliser et à partager des aiguilles et des seringues, ce qui augmente leur risque d’infection virale transmise par le sang. Plusieurs études ont montré que les comportements à risque continuaient parfois après la fin d’un grand événement.
- Les grands événements peuvent entraîner des changements dans la demande et le maintien des traitements, bien que les résultats soient mitigés quant à l’orientation de ces effets.
- Les prestataires de services peuvent devoir être prêts à fournir des services de réduction des méfaits et de traitement pour des drogues qui n’ont pas encore été largement consommées dans leur région, et pour différentes populations de consommateurs de drogues.
- Les résultats de traitement ont été meilleurs pour les clients des services qui ont été capables de réagir avec souplesse dans le cadre de leurs directives cliniques et qui ont maintenu une bonne de communication avec leurs clients pendant la crise.
- Un financement, des locaux, des effectifs, des moyens de transport, une formation et une préparation adéquats jouent tous un rôle dans le maintien de la prestation de services pendant et après un grand événement. Les prestataires de services doivent être conscients de la détresse psychologique potentielle résultant des grands événements ; dans le contexte de la COVID-19, cela peut également inclure du stress, de l’anxiété et des deuils.
Malheureusement, il existe très peu de littérature pour soutenir les réponses aux populations particulières de personnes qui consomment des drogues, y compris les femmes, les peuples autochtones et les minorités visibles. Cela devrait constituer une priorité de recherche.
Financement
Instituts canadiens de recherche en santé (IRCS), bourse #442632
Chercheuse principale
Co-chercheurs et collaborateurs
- Julie Bruneau MD, MSc
- Marie-France Raynault MD, MSc, FRCPC, FCAHS
- Julie-Soleil Meeson, Association des intervenants en dépendance du Québec
- Stine Høj PhD
- Nanor Minoyan, CRCHUM
- Camille Zolopa, CRCHUM
- Iuliia Marakenko, CRCHUM